Cathédrale St-Basile le Bienheureux |
« Pour vous, il faut un minibus ! »
Jonas, agacé par la
situation, va demander à des locaux attendant patiemment l'arrivée
de leur fils: «Dobry dien, sorry, do you speak
english?»
S'ensuit une
discussion sur les différents tarifs de taxis, trains, métros, etc.
Le Russe nous propose d'appeler une compagnie de taxi indépendante.
Après quelques téléphones, notre homme providentiel nous obtient
une voiture spacieuse pour rejoindre notre hôte devant la porte de
son immeuble, pour la somme de 1700 roubles. Spassiba !
A 22h30, nous sommes
accueillis par Arseniy, un jeune homme de 24 ans, à la rue Verkhnaya
Krasnoyelskaya. Après avoir monté nos affaires au 5ème, nous
partageons le souper afin de faire connaissance. Nous dormons dans sa
chambre, dans un appart qu'il loue en colocation avec 2 autres gars
du même âge. Diplômés et fraîchement employés, leur emploi du
temps nous semble assez particulier. Il se couchent après 2h du mat
et se lèvent entre 8h et 12h, pour partir on n'sait où, sac à dos
sur l'épaule…
Pendant 5 jours nous
visitons Moscou, remontons nos vélos, allons chercher des pièces de
rechange au marché des vélos (pneus 2 pouces pour Jonas, potence et
rayons pour Emma), sortons en compagnie d'Arseniy, allons acheter nos
billets de transsibérien. Nous sommes subjugués par cette ville au
passé si mouvementé. Nous marchons des kilomètres le nez en l'air,
à contempler tel ou tel monument historique, dont de nombreuses
statues de dictateurs communistes, ceux-là même qui ont tant fait
souffrir leur peuple. C'est à se demander pourquoi tant de remémoration
de ces hommes. Ce passé très lourd est encore si
palpable ici...
Notre guide ne s'appelait pas Nathalie, mais Arseniy! |
La Bibliothèque Lenina. Ca rigole pas! |
La ville, très
cosmopolite et universitaire, offre de grands espaces verts pour
pratiquer ses loisirs, prendre l'air, savourer une orangeade ou un
café à la fraîcheur des arbres et des petits étangs aménagés en
plage de sable fin. Nous traversons le plus célèbre parc de
Moscou, dont le nom est un hommage à l'écrivain Maxime Gorky.
Durant la période soviétique ont été installés des
hauts-parleurs qui diffusaient les discours des dirigeants
communistes dans tout le parc.
Une chanson revient
à l'esprit de Jonas : « I follow the Moskwa, down to
Gorky Park, listening to the Wind of Change » (on a les
références qu'on a :P). Ce parc, aux abords de la rivière Moskva,
a inspiré aux Scorpions ce « magnifique » slow des
années 90.
En déambulant dans
ces espaces verts, on ressent un nouveau souffle de jeunesse et de
fraîcheur. Les gens semblent heureux, profitent pleinement des
infrastructures mises à disposition pour pratiquer leurs loisirs en
plein coeur de Moscou. Skate, roller, vélo, footing, pétanque,
plage et barbotage, foot, jeux d'eau sous les jets d'arrosage des
jardins botaniques, repos à l'ombre d'un arbre, bécotage et bancs
publics, tout est libre.
L'ambassade de France |
La sécurité est pour le moins très présente partout en ville, aux abords des lieux touristiques, dans les gares et le métro. Plusieurs hommes aux uniformes allant du kaki au bleu clair, coiffés de couvre-chefs démesurés, ou à l'inverse, tout plaqués sur des crânes rasés au millimètre. On sent les reliques d'un passé contrôlé, où tout était calculé, observé, fliqué. Ca nous interpelle. A chaque entrée de métro, nous devons traverser un portique de détection de métaux. Nous comprenons plus tard que la sécurité est présente pour inciter les gens à rester calme et ne pas faire un pet de travers, mais en réalité les gens ne se font que rarement contrôler, confisquer ou saisir.
Nous avons tout de
même bien flippé lorsque notre ticket de métro acheté pour
plusieurs passages a fait sonner le portique. Emmenés direct sur le
coté, le sac déposé dans un scanner pour un contrôle personnel.
Nous rachetons un billet, récupérons le sac et reprenons le cours
de notre déambulation. A la maison, Jonas retrouve le billet valable
pour plusieurs courses au fond de sa poche arrière de pantalon !
Arrrrr ! On ne dira rien !
Le métro circule
sur 10 lignes dont les rames passent à une fréquence de 2-3
minutes, ça roule vite et la distance entre chaque arrêt est
relativement longue, cela nous donne une idée de la taille de la
ville. 10 millons d'habitants, pour 13 millions en journée. Ce ne
sont pas les touristes qui font la différence, mais les personnes
qui viennent chaque jour de la périphérie de Moscou pour y
travailler. Il leur faut plus d'une heure chaque matin pour rejoindre
leur place de travail.
Le samedi soir, Jonas participe à la plus grande concentration de cyclistes de sa vie ! Des milliers de deux-roues se sont donné rendez-vous pour la Vélo Parade de Moscou by night. Un parcours d'environ 20 km dans les rues du centre de la ville est tracé pour favoriser l'intégration des vélos dans le trafic urbain. Il y a seulement 10 ans que la 1ère piste cyclable a vu le jour. L’intérêt de ces actions massives, est d'introduire les vélos et démontrer que ses utilisateurs sont très nombreux et souhaiteraient dorénavant aussi appartenir à la circulation citadine. Pour ce faire, les forces de l'ordre, accompagnées de camions, bus et autres engins de travail barrent les carrefours afin d'interdire toute circulation motorisée, sur certains tronçons. C'est très très impressionnant! Il y a eu des milliers de cyclopèdes, au même moment, traversant les boulevards à 7 voies, devant le Kremlin, par exemple. Un vent de changement souffle sur la ville…
Le samedi soir, Jonas participe à la plus grande concentration de cyclistes de sa vie ! Des milliers de deux-roues se sont donné rendez-vous pour la Vélo Parade de Moscou by night. Un parcours d'environ 20 km dans les rues du centre de la ville est tracé pour favoriser l'intégration des vélos dans le trafic urbain. Il y a seulement 10 ans que la 1ère piste cyclable a vu le jour. L’intérêt de ces actions massives, est d'introduire les vélos et démontrer que ses utilisateurs sont très nombreux et souhaiteraient dorénavant aussi appartenir à la circulation citadine. Pour ce faire, les forces de l'ordre, accompagnées de camions, bus et autres engins de travail barrent les carrefours afin d'interdire toute circulation motorisée, sur certains tronçons. C'est très très impressionnant! Il y a eu des milliers de cyclopèdes, au même moment, traversant les boulevards à 7 voies, devant le Kremlin, par exemple. Un vent de changement souffle sur la ville…
Jonas participe à la plus grande Critikal Mass de sa vie. |
La veille du départ,
Arseniy nous accompagne au guichet de la gare où circulent des
trains longue distance, pour y acheter nos sésames pour le
transsibérien.
Mais ce n'est pas si
simple d'acheter un billet, dans ce pays à l'administration
tortueuse. Une heure a suffi pour avoir gain de notre patience, après
une succession de 5 guichets, où les fonctionnaires se contentent
d'être à leur place de travail sans en faire plus. Parler anglais
ne fait pas partie de leurs attributions. Nous avons les billets et
la contremarque pour les vélos. Nous voyagerons en 2ème, la 3ème
classe étant complète. Avec un peu de regrets, nous sommes résignés
à cette solution. Nous aurions bien aimé vivre ces 4 journées de
voyage dans le bain populaire de la 3eme classe.
Lundi 13 juillet,
5h30, Jonas n'arrive plus à dormir. Toute la maisonnée dort. Sans
bruit, il change ses pneus, ajuste ses pare-boues pour le passage des
nouveaux pneus plus larges, sans en faire trop. Dans quelques heures,
il faudra redémonter les bicyclettes pour les empaqueter une
nouvelle fois pour le voyage en train.
Cyclomarket, avec Arseniy |
11h, passage à la
poste pour renvoyer en Suisse les pneus qui ne serviront plus. Là, à
nouveau, heureusement que notre jeune Moscovite est avec nous. Nous
parvenons, moyennant une attente d'une demi-heure, faire cet envoi
postal. Bref, à midi, nous remercions pleinement Arseniy pour son
aide des plus dévouées et son accueil chaleureux et généreux.
12h30, en gare de
Iaroslavski, nous recherchons notre train sur le panneau
d'information. Il est bien là, inscrit en lettres lumineuses, mais
son emplacement n'est pas spécifié. On est trop en avance. Nous
découvrons la zone dédiée aux lignes longue distance. Jonas
commence à remonter les cartons légèrement ramollis par le voyage
en avion. Emma s'occupe d'aller faire 2-3 courses pour notre voyage
de 4 jours. Nous prenons la peine de démonter roue, guidon, selle et
de tout emballer.
Arrivés sur le
quai, voilà que les provodnistas font des grands yeux et
s'excitent : nos vélos sont trop encombrants, il n'est pas
possible de les mettre ainsi dans le train, (alors que nous avons
acheté un billet « bagage supplémentaire » indiquant
CYCLOPEDA), nous n'avons qu'à nous débrouiller avec ces bagages à
la taille démesurée !
Nos porteurs,
trouvés aux abords des quais avec leur chariots, s'échauffent à
faire comprendre notre requête au personnel du train. Il n'y a
désormais pas de place prévue pour nos vélos. On avance à toute
bombe, jusqu’à notre wagon, sur le quai, embarqués de nos
bagages, le train va bientôt nous filer entre les doigts. Les ennuis
se sentent à plein nez !
Les porteurs
embarquent nos vélos dans nos cabines, voilà, débrouillez-vous !
Ils nous demandent de les payer. Nous sentons être des
porte-monnaies sur pattes, avec notre faciès occidental et nos
passeports Suisses flambant neufs, ils exigent l'équivalent de 100.-
suisses ! On est estomaqué par l'énormité de l'arnaque. Même
le personnel du train les prennent pour des fous. On s'en sortira
avec le quart du prix demandé, ici commence le marchandage !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire